Le constat est implacable : un même revenu peut se retrouver frappé à la fois par le fisc de plusieurs pays, avec à la clé une addition fiscale qui grimpe parfois bien au-delà de ce que chaque État aurait prélevé séparément. Les règles nationales, censées clarifier la donne, brouillent souvent davantage les pistes, multipliant les critères de résidence ou d’imposition jusqu’à rendre la situation illisible.
Des accords négociés entre États tentent d’apporter des garde-fous, mais leur application diffère d’une juridiction à l’autre. Multinationales et particuliers mobiles avancent alors à tâtons dans ce labyrinthe réglementaire où les contradictions ne manquent pas. Pour y voir clair, l’appui d’un professionnel averti reste bien souvent la seule boussole fiable.
Conventions fiscales internationales : un pilier pour éviter la double imposition
Dans le grand jeu des échanges internationaux, la convention fiscale internationale joue un rôle clé pour éviter que la double imposition ne vienne grignoter les revenus. Qu’il s’agisse d’une entreprise implantée dans plusieurs pays ou d’un particulier percevant des revenus à l’étranger, chaque administration fiscale cherche à prélever sa part. Sans coordination, l’addition devient vite insoutenable, jusqu’à décourager tout effort ou investissement transfrontalier.
Des États comme la France, le Luxembourg, Hong Kong ou le Mali ont mis en place des conventions fiscales bilatérales, négociées de gouvernement à gouvernement. Ces accords tracent les frontières de la fiscalité en fonction de la nature des revenus : salaires, dividendes, intérêts, redevances, plus-values… Certains sujets spécifiques, comme les successions ou les droits d’enregistrement, font l’objet de textes à part.
La convention multilatérale, elle, marque une évolution : elle cherche à harmoniser et réactualiser un grand nombre d’accords en même temps. Initiée par l’OCDE, cette démarche accélère la lutte contre l’évasion fiscale et les montages trop créatifs. Pour les contribuables, c’est un filet de sécurité supplémentaire, même si la complexité des règles ne disparaît pas pour autant.
Voici les deux principaux types d’accords en vigueur :
- Conventions fiscales bilatérales : elles répartissent le pouvoir de taxer entre deux États, selon la nature des revenus.
- Convention multilatérale : elle couvre plusieurs pays et permet d’adapter plus rapidement les règles face aux pratiques internationales en évolution.
Ce socle de la fiscale internationale structure bien plus qu’un simple dispositif technique : il influe sur l’attractivité économique d’un pays et la capacité des talents à circuler librement.
Pourquoi la double imposition pose-t-elle problème aux particuliers et aux entreprises ?
La double imposition n’est pas un simple détail administratif. Pour le salarié qui part travailler à l’étranger, l’investisseur ou l’entreprise qui s’implante hors frontières, subir deux fois l’impôt sur un même revenu pèse lourd. Chaque État défend ses recettes, avec des règles propres, et le contribuable se retrouve facilement face à une addition salée, qui freine les projets, limite la mobilité et fragilise la confiance dans l’économie internationale.
Un exemple : un résident français touche des revenus de source étrangère, comme un dividende d’une filiale luxembourgeoise. Si aucun accord n’existe, la France et le Luxembourg réclament chacune leur part, souvent avec des taux différents ou élevés, sans coordination. Au final, le contribuable voit fondre ses ressources, ce qui refroidit sérieusement l’envie de miser sur l’international.
Les effets concrets de la double imposition touchent de nombreux aspects :
- Pour les particuliers : imposition excessive sur les revenus (salaires, pensions, fortune), démarches administratives complexes, litiges possibles avec l’administration fiscale.
- Pour les entreprises : coûts d’investissement plus élevés, obstacles à l’implantation, perte de compétitivité, lourdeur de la gestion comptable.
La double imposition ne s’arrête pas aux seuls revenus. Elle pèse aussi sur les successions et les droit d’enregistrement, rendant la transmission du patrimoine à l’international particulièrement ardue. De telles situations ne sont pas rares : elles rythment, bien au contraire, le quotidien de milliers de contribuables et d’entreprises, petites ou grandes.
Fonctionnement concret des conventions fiscales : principes, exemples et mécanismes d’élimination
Le fonctionnement des conventions fiscales internationales repose sur des principes précis. Chacune, qu’il s’agisse d’une convention bilatérale ou multilatérale, distribue le droit d’imposer entre les États en fonction de deux critères majeurs : l’état de résidence du contribuable et l’état de la source du revenu.
La question de la résidence fiscale est centrale. Les conventions retiennent souvent des critères objectifs, comme le lieu du foyer, le centre des intérêts vitaux, la durée de séjour. Un Français domicilié en France mais percevant des loyers au Luxembourg sera imposé au Luxembourg (État source), mais la France (État de résidence) pourra aussi taxer ces revenus, avec des mécanismes spécifiques pour éviter la double peine.
Deux méthodes principales permettent d’éviter la double imposition :
- Le crédit d’impôt : la France accorde un crédit équivalent à l’impôt payé au Luxembourg, limitant la charge globale.
- L’exemption : certains revenus, déjà taxés dans l’État source, sont exonérés dans l’État de résidence.
Les conventions adaptent ces règles à chaque type de revenu, salaires, dividendes, intérêts, redevances. Elles définissent aussi ce qu’est un établissement stable : par exemple, une entreprise française ne paiera d’impôt au Mali que si elle y a une présence économique réelle. Ce cadre, loin d’être anodin, sécurise les opérations internationales et fixe des repères clairs pour tous les acteurs.
Face à la complexité des situations, l’accompagnement d’un avocat fiscaliste s’avère précieux
Se repérer dans la jungle des conventions fiscales internationales relève souvent du parcours du combattant. Entre la double imposition, le choix de la résidence fiscale, la nature des revenus concernés, chaque point soulève des questions. Les textes, nombreux, laissent place à interprétation. Les administrations fiscales, en France comme ailleurs, défendent vigoureusement leur base taxable. Particuliers et entreprises se retrouvent à devoir faire des choix stratégiques, parfois lourds de conséquences.
C’est là qu’intervient l’avocat fiscaliste. Il analyse, prévoit, sécurise. Il étudie chaque convention fiscale, repère les zones de tension, anticipe les risques de litige ou de redressement. Une succession internationale entre la France et le Mali, des dividendes venus du Luxembourg, une résidence partagée entre Paris et Hong Kong : chaque situation appelle une expertise pointue, adaptée à ses subtilités.
Faire appel à un professionnel, c’est miser sur la prudence et la clarté. L’avocat fiscaliste dialogue avec l’administration fiscale, prépare les déclarations, optimise l’usage des crédits d’impôt. Il accompagne la mise en conformité et défend les intérêts du contribuable lors d’un contrôle. La convention fiscale France ou le texte bilatéral concerné ne sont alors plus de simples documents, mais de véritables outils de stratégie et de sécurisation face à l’incertitude du droit.
Entre complexité des règles et enjeux concrets, la maîtrise des conventions fiscales fait toute la différence. Ceux qui savent s’en saisir transforment l’obstacle en levier, et ouvrent la voie à une mobilité internationale sereine, ou du moins, bien balisée.


